Oui, je sais, ce deuxième billet concernant l'évolution générale du jardin devrait commencer par un B mais la discipline que cela exige m’est vraiment trop contraignante.
Avez-vous remarqué comme je poste fréquemment en ce moment? Du point de vue de la jardinière ce n'est pas bon signe...
J'écris plus souvent parce que je m'en donne le temps, mais surtout parce que je ne peux que difficilement faire autre chose et que c'est une autre façon de s'occuper du jardin ou d'autres ont pris le relai.
T comme TRR dance, soit Twist, Rock, Rap dance, je ne suis pas que jardinière, j'ai même été beaucoup plus souvent et beaucoup plus longtemps autre chose, ce sont de bons souvenirs, une petite chorégraphie entre complices, de tous âges. C'était, il y a une vingtaine d'années mais maintenant, ce serait plutôt TRR soit Tendinite, Retrait, Renoncement
Une tendinite rageusement récidivante , un retrait du jardin, un renoncement à pas mal de rêves.
Cela fait déjà plus de trois ans que je tergiverse, que je recule que j'y reviens. Ridicule paso doble auquel je dois réfléchir.
Au jardin, je ne peux renoncer complètement, cela est certain mais comment le servir le mieux possible, lui et non ce que j'aurais aimé en faire ?
Lui, notre jardin, n'est à personne ! son prix ne se mesure pas en espèces sonnantes et trébuchantes ou dans le souvenir de tractations commerciales, l'achat du terrain, des arbres, de tous les végétaux qui y poussent.
Notre jardin est vivant, globalement et dans chacun de ses centaines de végétaux. Le laisser aller de nouveau livré à lui-même serait le trahir, bon nombre de plantes en mourraient, plus ou moins rapidement.
Continuer à m’y démener en souffrant d’une manière plus ou moins supportable, déboucherait sur exactement la même chose, en différant seulement cet abandon.
Je m’en suis donc retirée, complètement ou presque, le laissant juste arrosé le mieux possible, par d’autres, y jetant juste un œil le plus attentif possible lors d’une promenade journalière.
Je me repose, essaie d’aller mieux, on ne compose pas avec une tendinite, tout excès se paye, un tendon ne guérit qu’en fonctionnant un minimum. C’est le dos qui est l’outil par excellence du jardinier, le seul qu’il ne puisse remiser lors d’une seule de ses interventions.
Et là, une tendinite de la hanche, l’englobe partiellement, j’ai donc à déposer les armes, à renoncer.
La raison aurait voulu que je le fasse beaucoup plus tôt, mais je n’ai compris ni l’enjeu ni les conséquences à long terme que récemment, au temps pour moi…ou si vous préférez autant pour moi.
Cette dernière graphie est courante à présent mais je préfère utiliser ici la première qui issue du langage militaire s’utilise pour commander la reprise d’une manœuvre ratée.
TRR, techniques de rattrapage raisonnées, tractations de reprises réfléchies ???
Tout cela est tellement loin de la manière dont je fonctionnais jusqu’alors !
Au jardin, comme partout, je travaille au feeling, à l’envie, au coup de cœur…ou de collier !
Il va me falloir tout changer, enfin pas tout…seulement moi !
De tout cela, je ne sortirai pas indemne, en un mois, en un an, il paraît, que si je fais ce qu’il faut, cette tendinite m’oubliera ou que ce sera l’inverse histoire avec un peu de chance.
En attendant il me faudra apprendre à m’investir au jardin avec réflexion, prudence, circonspection…cela fait bien du monde pour aller planter ce qui reste à l’être !
T comme trouver des solutions, des aménagements, pour mener à bien certains projets encore réalisables,
R comme renoncer totalement à certains autres, où le temps était atout maître,
R comme rire de ce piège où ma vanité m’a conduite pour ne pas y retomber.
Vaste programme, difficile exercice surtout pour moi qui vit seulement ou presque dans le présent et que l’inaction ronge mieux que le plus puissant des acides.
La meilleure aide que je vais recevoir, me viendra du jardin lui-même, je le sais déjà et cela me rassure. J’ai appris presque tout de ce que je suis dans les jardins où je vis depuis que j’existe.
Un jardin est à la fois, le professeur et l’exercice, la note et la sanction aussi.
Vous allez être témoins dans les mois à venir de mes Tentavives, de mes Réussites, de mes Réajustements suite à mes échecs qui seront nombreux et que je sais dès maintenant incontournables.
Alors on y va,
T comme témoins d’arrosage :
Il est aisé d’oublier une plante lorsqu’il y en a tant à arroser, mes meilleurs témoins cette année seront mes ipomées, J’en sème chaque printemps avec plus ou moins de succès et de prodigalité.
Les ‘Milky Way’ commencent leur floraison, ni les premiers, ni les derniers.
Vous les verrez en famille la semaine prochaine. Leurs grandes feuilles en forme de cœur se déshydratent très vite : le soir les trouve souvent pendouillant et pitoyables mais le matin suivant les voit vaillamment redressés par l’humidité et la fraîcheur de la nuit.
Quand les ipomées ne se redressent plus, il n’est que temps d’arroser les végétaux qui les entourent et leur souffrance est très visible, bons témoins d’arrosage donc, à semer sans modération.
Ici, on peut le faire en vagues successives de fin avril à fin juin, les
derniers tiendront jusqu’en octobre !