arbustes du jardin de La Rose Verte

lundi 30 avril 2012

Traverses

Entre semis, plantations, mise en route de nouveaux projets pour l’été, j’ai bien peu de temps pour tenir ce blog ! Heureusement de petites averses vont m’y aider ce matin.
Le jardin est un trapèze tout en longueur, une grande allée sur un seul côté en dessert la totalité.
Tous les autres accès ne sont que petites traverses perpendiculaires et chicanes contournant les simulacres de massifs qui se mettent peu à peu en place.
A part le Triangle aux Rosiers et le Carré aux Camélias qui fonctionnent en quelque sorte en vase clos, tout le reste monte d’un seul élan vers la colline ou la rejoint par de multiples petits passages qui débouchent sur le verger et s’achèvent au pied d’une grande terrasse , une sorte de talus bien surélevé. Celui-ci, créé à force de remorques de terre par le premier jardinier, est au moins à 60 mètres de  la maison. Assise à l’ombre des chênes qui surplombent cette terrasse maintenant cernée de murs, je vois jusqu’aux Corbières audoises et aperçoit aussi notre phare local, le Força Réal : pic caractéristique qui culmine à 507 m , où la tramontane souffle souvent avec violence et d’où l’on peut découvrir toute la plaine du Roussillon de la mer à la montagne, de la frontière espagnole à l’étang de Leucate.
Mais cessons de rêver et revenons à mes chemins de traverses, ils déterminent en fait trois grandes zones, que conscients de l’état du jardin nous nommons toujours, la pelouse, le middle west et le far west.
Si la pelouse, pour peu que l’on ne jette pas un coup d’œil dans le sous-bois du tilleul, est relativement sous contrôle, dès que l’on aborde l’abri de jardin situé au 2/3 du terrain, les choses deviennent un peu moins nettes, la prairie s’invite dans les allées et grignote les massifs et les haies.
Celles-ci sont fréquentes, toujours face à la tramontane, et souvent doubles ou triples pour briser l’élan de notre vent dominant, glacé l’hiver, encore frais l’été et toujours désagréable !
Les photos qui accompagnent ce billet, vous introduisent dans l’espace intermédiaire du jardin que j’espère bien maîtriser sournoisement cet été, profitant de l’effet modérateur du soleil.
Au-delà, c’est l’herbe qui est reine, tondue régulièrement, pas trop bas l’été pour qu’elle ne se transforme pas en paillasson, la prairie prend ses aises et nous rappelle que la garrigue est à nos portes, je la grignote chaque année par des massifs, des structures annuelles de grimpantes éphémères, des arbustes, et j’y établis l’ombre souveraine qui me permettra de dompter peu à peu le far west.
Il fut un temps où notre jeune chat, ne s’y risquait que dans la sente ouverte par le chien de la maison qui connaissait chaque brin d’herbe du jardin. De loin, nous distinguions le chien , un croisé de labrador , bien noir dans la marée verte et juste la queue du chat oscillante, hésitante …en point d’interrogation. C’était, il y a quatre ou cinq ans, l’herbe a battu en retraite et un autre chat chasse avec sa compagne dans la colline toute proche, notre vieux chien chéri dort sous son laurier-tin préféré et le jardin continue d’évoluer.
Les haies que j’ai plantées sont toujours variées et colorées, pour équilibrer au maximum ce vert omniprésent, mais de toutes nuances qui évolue au fil des saisons.



Venez écouter le bruissement des abeilles dans le Cytise praecox en fin de floraison, effleurer de la main, les jeunes feuilles roses marbrées, ou bronze vif des photinias, la Viorne lucidum est encore trop petite et pas assez touffue pour qu'on la distingue et l’Eleagnus panaché de jaune vif aussi mais en vous penchant vous les apercevrez. N’ayez crainte, j’ai désherbé pour vous et ratissé de frais, la prairie est tout près , à l’affût de vos chevilles mais je vous ménage !

6 commentaires:

  1. Encore une fois de plus je me régale a te lire tu as un don qui me fais vivre ton jardin comme si j'y était Surtout continue a raconter ton jardin et son évolution je ne me lasse pas de lire et relire
    merci

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  2. C'est très gentil de me dire tout ça; d'autant que finalement c'est bien pour partager mon vécu au jardin au plus près de sa réalité que j'écris.
    J'aimerais que nous le parcourions ensemble bien plus souvent!
    Merci à toi!

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  3. Je lis, je ferme les yeux et j'imagine...
    Oui, c'est ton jardin que je vois!

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  4. Quel plaisir à te croiser dans ce jardin virtuel, en rentrant du vrai à la nuit qui s'avance...
    J'espère qu'un jour Odile nous marcherons ensemble sur ces chemins de traverses et dans les allées de ton jardin aussi, si tu me le permets...Bon mois de mai à tous mes visiteurs!

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  5. Hum, quel régal de "voir" ton royaume au travers de tes écrits !
    On en redemande toujours,tout en sachant l'investissement que tu y mets et je te souhaite pleins de moments de détente au milieu de ce jardin.
    Mai sera bon si la douceur et le soleil d'aujourd'hui veulent bien rester un peu présents enfin !

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  6. Mais voilà Danièle qui nous rejoint! C'est qu'il fait nuit sais-tu ? Il fait trop frais pour que le rossignol chante dans les cyprès d'angle du Carré aux camélias mais assez doux pour suivre les lampes solaires qui balisent le chemin jusqu'à l'abri de jardin. A l'entrée du verger, en pleine ombre, nous devinons la colline toute proche, silencieuse mais si pleine de vie! Ce jardin ne me vaut que si je le partage, je le ferai plus souvent...Douce nuit à toi mon amie Danièle!

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