arbustes du jardin de La Rose Verte

dimanche 16 juin 2013

Un dimanche de juin

 'Sally Holmes'
Ce soir, chaise longue au jardin, c'est rare, c'est précieux! il est déjà tard mais il fait encore jour, c'est le miracle de juin. Je suis face à la toute petite pelouse que j'ai semée l'année dernière , un rêve de verdure, pour tenir durant le long été brûlant. Nous avons travaillé toute la journée à quatre mains et ce n'est plus moi pour l'instant qui pousse la tondeuse; arrosage obligatoire ce soir, il y en aura peu durant toute la saison, c'est un rêve raisonnable. La pelouse est à l'ombre des arbres la plus grande partie de la journée.L'oscillant oscille, c'est sa fonction, je suis des yeux les longues flèches de perles d'eau et me reviennent en tête les mille petits gestes accomplis: les boutures de rosiers, la mise en pot de la Thunbergia erecta sous le porche, le repiquage de l'achillée panachée  'Woodside' dans une coupe sur le banc au pied du mimosa. J'ai tant de fois varié les tâches, les rythmes de travail , pour éviter la tendinite, pour tenir sans trop souffrir les six heures de travail, pour demain pouvoir continuer sans trop de courbatures.
'Noella Nabonnand'
  
L'endurance est venue peu à peu, tout au long de ces douze ans d'investissement journalier, je réfléchis l'ordre de mes interventions, me souviens soudainement l'obligation de vérifier ce qui est encore en pépinière, nous n'étions pas là hier! Me voilà de nouveau en train de rempoter une persicaire filiformis, elle ne se plaisait pas en pot, elle ira peut-être mieux dans la plate-bande surélevée que je vais mettre en place sous les pins jumeaux; d'ici là elle devra attendre. Le rosier 'Noella Nabonnand' aussi, c'est sa dernière rose, je dois d'abord la photographier, elle risque de faner à la mise en terre dans le Patio et il parait que la belle ne remonte guère mais elle est si...elle a du chien quoi! Ce sont ces rosiers là, qui ne passent pas inaperçus qui sont mes préférés.
'Kew Rambler'
Nous contournons avec prudence, le grand liane, 'Kew rambler' , qui méritera un billet pour lui tout seul et cahin-caha avec le diable, nous trimbalons un grand pot en terre, bien épais et bien large. Il accueille une menthe à senteur de pomme. Son feuillage doré craint les brûlures du soleil, mais dans l'ombre légère du Prunus pissardi nigra, elle ne risquera rien et restera sage...avant d'éclater le pot un jour ou l'autre. J'aviserai et en attendant cale soigneusement le pot sur une souche disgracieuse.
'Apogée'
Tiens le rosier 'Apogée' que je prenais pour un autre jusqu'à cette année, n'a jamais été aussi beau, peut-être est-il fier d'avoir été enfin reconnu? il faudra que je vous raconte. Dans le Triangle aux rosiers, ce n'est pas moi non plus qui passe le taille-bordure, je suis en train de poser de la toile géotextile, cela avance doucement, l'herbe repousse! Mais demain, je finirai la pose et peut-être pourrai-je aussi commencer d'étaler les écorces de pin. Encore un espace sans désherbage. A propos, j'attrape ma binette et désherbe soigneusement les gravillons de l'autre côté de la plate-bande de rosiers, pas de semis au moins!
Les géraniums vivaces sont encore petits, le pied des rosiers est loin d'être couvert. Pourtant aujourd'hui j'ai plus planté ou transplanté que désherbé, c'est souvent l'inverse.
Est-ce que la longue jardinière cimentée devant la cuisine n'est pas enherbée? c'est la première année que j'y place des annuelles et le faux-semis n'a pas été parfait...mauvaise surprise: pucerons noirs sur les tiges florales d'une des succulentes qui y est encore; un petit coup de sécateur, tout est rentré dans l'ordre, elle était en voie de défloraison de toutes façons. C'est un peu sec mais toutes les adventices s'enlèvent bien. En route pour un premier nettoyage soigné. Demain, je rajouterai quelques surfinias et peut-être une ipomée au feuillage pourpre ou anis.
verveine annuelle
Arroser puisqu'il fait un peu moins chaud, vérifier que les soucoupes sont pleines, que rien ne souffre...
Dahlia 'Roxy'
Et ce Dahlia 'Roxy' que nous avons rapporté du jardin des Martels hier soir, qui l'a abandonné là dans ce seau en zinc? Ma foi, il n'y est pas si mal, avec un peu d'eau au fond, tout sera parfait. Le massif qui va l"accueillir n'est pas prêt du tout! Il ira bien avec le rosier 'Critérion' qui se prépare déjà à fleurir alors qu'il ne s'agit que d'un rejet offert au printemps par une gentille amie! Dans toute cette zone du Bosquet, j'ai associé du rose et de l'orange, plus ou moins clair, foncé, ou crémeux comme les grands pétales de 'Sally Holmes" Ah, comme je l'aime ce rosier là! Cadeau associé à une commande de cette fin de printemps, je le découvre avec ravissement, il est encore tout petit, il était à racines nues et fleurit déjà lui aussi!
C'est la brusque arabesque d'une dernière hirondelle qui achève ma rêverie, demain je serai tôt au jardin pour profiter de la fraîcheur et tout recommencera! La pelouse est arrosée, il faut rentrer.

mercredi 12 juin 2013

Floraison : deuxième et troisième jour

Je me prends pour un grand reporter et photographie chaque jour l'évolution de la floraison. Je poste les photos avec un ou deux jours de retard: il faut ménager un peu de suspense!
Il n'est pas si difficile d'obtenir ce genre de refloraison , à condition de bien respecter les exigences de culture  et c'est là que cela se complique un peu: j'ai la chance de pouvoir les réunir!
un fort indice quant à l'identité de cette plante 

les boutons s'individualisent

ça bronze dur!

pas si ronds que ça ces boutons!

Combien seront-ils?

Entre la verrerie, la porte fenêtre, je me tortille avec l'appareil photo, j'évite de  la déplacer,  elle n'aime pas ça,  l'orientation par rapport à la lumière doit rester la même sinon les boutons peuvent se scléroser.

pédicule rose délicieusement torsadé mais  le reste  va prendre  d'autres couleurs!

Alors ça y est, vous savez de qui il s'agit non?

Suite de l'histoire demain ou après demain...je viens d'aller voir, les  boutons s'entrouvrent!

lundi 10 juin 2013

Edith Piaf

Cette après-midi, j'ai remis dans son massif , le papyrus du Nil qui a passé l'hiver au chaud et planté aussi quelques oeillets de poètes aux pieds de certains de mes rosiers grimpants.
Savez-vous que je plante encore des rosiers...et je n'en suis pas fière! Complètement dépassée la Lina, heureusement il fait encore un peu frais, le sol est bien humide et bien sûr ils sont en containers.
Depuis l'automne, tous les rosiers dont j'avais rêvé durant deux ans de travaux et d'économies sont arrivés au jardin, enfin presque...une toute dernière vague de grimpants est prévue en automne et puis ce sera fini. J'essaierai de m'occuper convenablement de tout ça et d'en profiter aussi un petit peu!
Les maçons étaient encore là en janvier, j'ai donc planté à racines nues de février à fin avril, voire les deux derniers rosiers début mai puisque le printemps pluvieux me le permettait.
Savez-vous qu'à part ces deux derniers qui ont cependant repris sans problème, tous les autres me font déjà des fleurs...quelle chance j'ai!
Aujourd'hui c'est le rosier 'Edith Piaf' découvert par l'intermédiaire de mon amie Bibi qui a enchanté ma fin d'après-midi.
Du bouton à l'ouverture, rien à dire, tout est parfait...la couleur, la forme de la rose, son port et par dessus-tout un parfum enivrant de rose ancienne. De plus pour une fois, le nom est très bien choisi, on ne pouvait mieux rendre hommage à cette inoubliable grande dame.
D'habitude, je préfère les ports plus souples mais là, les branches bien érigées apportent beaucoup de classe à la fleur!
C'est un hybride de thé moderne bien sûr, distribué par Meilland en 2007 et obtenue aux USA par William J. Radler.
Primée pour son parfum de musc avec une tonalité fruitée, elle comble toutes mes attentes...reste la défloraison qui compte beaucoup pour moi...j'aime qu'une rose sache se défaire avec grâce...oui, je sais:
je suis l'exigence faite femme!

Le feuillage est très sain, les taches ne sont que  les restes de la dernière averse, ici la pluie charrie toujours du sable!

Beaucoup de présence, bien double, très veloutée.

Les hautes tiges permettent de s'enivrer du parfum à loisir.




Vous plaît-elle?

dimanche 9 juin 2013

Floraison: premier jour

Un petit billet, le premier d'une série qui s'écoulera si tout va bien sur plusieurs semaines.
Pour cette fois, je ne dirai pas de quel végétal il s'agit...la mise en floraison a débuté il y a quinze jours environ et ce n'est pas la première fois.
J'ai acheté cette plante en fleurs, ai respecté au mieux de mes possibilités ses préférences de vie et elle me gratifie d'au moins une longue floraison une fois par an.
Je n'en espérais pas tant et suis ravie qu'elle se plaise suffisamment pour refleurir régulièrement.


 Je suis sûre que certains l'auront reconnue...à bientôt!

mardi 4 juin 2013

Echarde

Jeune feuillage du hêtre pourpre 'Rohan Weeping'
 Mai est fini...je ne l'ai pas vu passer le joli mois de mai si pluvieux cette année! Il a commencé dans une explosion de jeunes feuillages et c'est terminé en même temps que la première floraison de la plupart de mes rosiers...je n'ai eu le temps de rien partager de cette émouvante aventure!
Tenue printanière du Ginkgo biloba 
 Pire, ce soir, j'ai une écharde...sous la peau...c'est le manche de mon fidèle râteau qui m'a trahie!
et une autre plus profonde que l'amendement de mon projet de jardin m'enfonce plus loin au fur à mesure que je le réduis. Que personne ne s'y trompe, ce n'est pas la panique, je ne suis pas effondrée, un peu déçue peut-être mais surtout excessivement surprise: j'ai été bien trop ambitieuse! La carcasse est comme le râteau, elle s'effiloche, s'effrite peu à peu, s'est usée sans que je n'y prenne garde. Voilà pourquoi je suis si silencieuse depuis quelques mois, j'ai jeté mes dernières forces dans la bataille et n'ai guère le temps d'en parler; tout juste celui de le vivre. Je me sens un peu comme une marathonienne qui entre dans le stade, il reste un tour à faire, je ne suis plus si lucide que ça et pas de public pour me soutenir. Même si j'ai de l'aide conséquente et régulière au jardin, je suis un jardinier solitaire et seuls les loriots, gourmands de fraises m'encouragent!
Je vais mettre genou en terre, cela est sûr , toute la question est de savoir quand et où je vais le faire: Vais-je m'écrouler à quelques mètres de la ligne d'arrivée où arriverai-je à tituber jusque là et à m' asseoir sonnée,  juste derrière!
Ceux qui me connaissent bien savent que j'ai beaucoup d'humour et la métaphore féroce!
Rien ne va si mal, les choses avancent au jardin, mais de plus en plus lentement.
Je viens de prendre la décision non pas d'abandonner mon projet mais de l'arrêter juste là où j'ai réussi à le mener ce printemps. Aucun autre chantier ne sera créé, aucun autre massif ne verra le jour, je vais essayer de finir ce que j'ai commencé, d'aboutir ce jardin tant rêvé, de l'entretenir, de le fignoler.
Déjà, ce sera difficile, plus tard il me faudra la sagesse de le laisser aller à sa fantaisie, tout en lui ménageant une évolution agréable à regarder, tolérable à vivre au jour le jour.
Mon fidèle râteau, dont je vais devoir changer ce manche qui me blesse, m'a suivi dans trois jardins successifs pendant plus de trente ans, depuis que je suis tombée en amour de ces végétaux très variés, de l'arbre à la fleurette, qui me comblent et illuminent ma vie.
Pour mener à bien le projet que j'avais envisagé à La Rose Verte, il aurait fallu que j'y arrive avec un râteau neuf où même peut-être sans râteau du tout, mais avec ...25 ans de moins!
Heureusement ambition chez moi rime avec raison , je ne me mettrais pas en danger, cela nuirait au jardin, je dois rester suffisamment en forme pour prendre soin de lui. Simplement, il va falloir que je réfléchisse bien, que je discerne les priorités, que je trie l'illusoire du réalisable avec beaucoup de lucidité, de vigilance et de prudence.
Printemps à contre jour du Toona sinensis 'Flamingo'
Tous les végétaux du jardin , ceux-là même que j'ai tant de mal à gérer ces derniers mois, n'y sont pas arrivés par hasard et de nul part. Il est temps je crois de remercier ceux et celles qui m'ont permis par leur travail acharné, leur conscience professionnelle et ce grand courage qui caractérise tous les pépiniéristes
d'acquérir mes compagnons végétaux dont je suis si proche.
Ce sera l'objet de mon prochain billet.
Je repars au jardin pour ranger la brouette, fermer l'eau, rassembler tout cet attirail que transporte le jardinier partout où il va , remiser aussi, avec précaution, mon vieux râteau.